Groupe près de la rivière de Lanans

Week-end à Santoche dans le Doubs

Vendredi :

Petit coup de téléphone de Sylvain, il est temps d’aller se rejoindre sur l’aire de covoiturage pour une petite virée dans le Doubs ce week-end. Au passage, nous prendrons Solène sur Nancy.

Arrivés à Santoche à 20h, une grande bâtisse se profile devant nous, c’est bien ici. A coté de la porte, un bel écriteau nous indique « Gite ». Pas de doute possible, un coup de fil au propriétaire du lieu et la porte d’entrée s’ouvre. Celui-ci nous fait visiter, et nous indique qu’il y a 200m² par étage. Ah oui, rien que ça ! bon, ben, on va vivre dans un château ce week-end.

21h, la deuxième équipe vient d’arriver, composée de Laetitia, René-Paul et Sylvie. Bon, désolé, on n’avait pas vu le message pour faire réchauffer les lasagnes mais le plus important était prêt : APERO.

Je ne sais pas si c’est la route qui a creusé nos estomacs ou bien si les lasagnes étaient vraiment bonnes mais franchement je me suis régalé pour des lasagnes toutes prêtes. Le soir, chacun trouvera plus au moins son lit ; je dis plus au moins car j’ai l’impression d’avoir pris le pire : quand je me couchais, j’avais juste le sentiment que le lit allait se replier sur moi :-).

L’entrée de la rivière
Des spéléos heureux

Samedi :

Les spéléos se réveillent doucement dans cette immense maison. J’étais bien motivé pour aller chercher le pain… mais 20min à pied pour l’aller, cela m’a refroidi. Du coup, je demande à Sylvain s’il veut bien m’y mener en voiture.

Vers 8h15, voilà la troisième et dernière équipe pour faire la rivière souterraine de Lanans aujourd’hui. Elle est composée de JP, John et Quentin. Je me rappelle plus trop à quelle heure ils sont partis de Moselle mais ça devait être très tôt.

Les derniers cafés sont avalés, les kits pleins de cordes, nous voilà prêts pour l’expédition.

Nous trouverons facilement le parking car certains étaient déjà venus auparavant mais n’avaient pas assez de corde pour aller au fond. J’espère que cette fois-ci, ce sera la bonne.

Nous nous engageons dans le pré rempli de taureaux ; non, je plaisante, je n’ai même pas vu une corne pointer le bout de son nez.

La doline d’entrée est remplie d’arbres donc pas très difficile pour y accéder.

Sylvain ouvre la marche en bon équipeur qu’il est. La cavité commence par un ramping d’une dizaine de mètres, puis nous pourrons être debout quasiment tout le temps. La rivière est constamment en contrebas de nous. La première corde servira pour une cuvette ; c’est dommage qu’il y ait encore un beau trou à la fin de cette cuvette car cela aurait fait un beau toboggan.

Tout le long du parcours, les cordes servent surtout pour sécuriser la progression du méandre en partie haute.

Au bout de quelques heures, nous arrivons sur soit une descente dans la partie basse, soit une escalade ou soit un passage étroit. Certains passeront par le haut mais beaucoup prendront le passage bas et étroit. Aïe ! ça coince quand même pas mal par le bas mais ça passe !

Bon là, on est dans une mélasse de boue infame. Mais où est la cascade dont on a entendu parler et qui était mentionnée sur la topo (qu’on n’a pas sur nous, bien sûr !). Bon là, on a deux choix : on prend à droite ou à gauche. Sylvain décide d’aller voir sur la gauche tandis que René-Paul ou Laetitia iront voir à droite.

Les deux directions seront vite obstruées. Ce n’est pas là ! Du coup, on rebrousse chemin et JP, Quentin et John iront voir plus bas dans la rivière si cela continue. Effectivement, le chemin était bien plus bas et on peut voir enfin cette cascade de 2,5m pour arriver dans la salle de la bonbonne.

Nous sommes bien dans la rivière maintenant, et les ramping et les passages s’enchainent les uns après les autres jusqu’à un ressaut de 4m. Nous n’avons encore une fois pas assez de corde mais ce n’est pas grave car il temps de ressortir si on ne veut pas arriver trop tard au gîte sachant qu’il faut laver les combis pour le lendemain. Pendant la remontée, nous prendrons une compote ou une barre de céréales mais certains ont vraiment faim, n’est-ce pas JP ? D’habitude, nous faisons des salades la veille pour aller sous terre mais hier soir, personne n’y a pensé. Du coup, la faim se fait ressentir.

Un spéléo pointe le bout de son nez

A la sortie du trou, JP nous prend en photo les uns après les autres et nous regagnons nos voitures. Après nous être changés, nous sommes à la recherche d’un lavoir ou d’une rivière et c’est à proximité du gîte que nous nous arrêterons pour laver le matos dans le Doubs.

Arrivés au gîte, nous commençons par l’apéro et pendant que certains font chauffer les patates au four, d’autres font le barbecue. La soirée se fera à coup de digestif et de vin. L’absinthe de « Ginette » sera de la partie et déliera les langues de certains. Nous apprendrons qu’un membre du club s’est même inscrit surtout pour apprendre les nœuds. Mais chut, je n’en dirai pas plus !

Dimanche :

Cette fois, JP me servira de chauffeur pour aller chercher le pain car sa voiture bloque les autres. Allez, c’est dimanche, on se fait plaisir avec des croissants et du pain !

Après le petit déjeuner, nous récupérons tout le matériel, faisons le ménage et nous rendons les clefs à la propriétaire du lieu. Cette fois, direction la grotte du Crotot, où nous attend Roland B. Cet homme d’un certain âge déjà nous accueille avec gentillesse vers 10h et nous amène au parking de la grotte.

En descendant à celle-ci, il nous raconte l’histoire de la grotte et de sa découverte. Nous réalisons que ce monsieur qui a fait 100km pour nous ouvrir le cadenas est en fait l’un des découvreurs de celle-ci. A l’âge de 10 ans, il venait déjà avec son père et son frère creuser ici pour créer un passage et ce n’est que vers 30 ans qu’ils ont réussi la percée.

On dégage l’entrée
Dans la grotte du Crotot

La porte est coincée par un peu de boue qui sera vite dégagée à la pelle mais c’est le cadenas qui sera le plus difficile à ouvrir.

Quand on pénètre par cette petite porte, on peut vite voir que nous nous enfonçons très rapidement dans un passage creusé et renforcé de barres de fer et de béton.

Après ce tunnel, nous arrivons dans la rivière et là, on aperçoit la beauté de cette cavité. Mais ouah ! un vrai bonheur pour les yeux. On marchera presque constamment dans l’eau pendant les deux kilomètres de long. Au retour, nous nous arrêterons quelques minutes dans une salle immense dont le plafond est retombé cachant la rivière. Cet éboulis me rappelle un peu un autre que j’avais fait dans le Berger, il y a quelques années auparavant.

Pour le retour sur nos pas, nous aurons même droit à une surprise de Roland nous faisant passer par un petit chemin dérobé pour admirer encore d’autres draperies, fistuleuses et colonnes.

Roland m’impressionne par sa forme et sa gentillesse à partager son savoir et son expérience.

A la sortie de la cavité, le cadenas fait à nouveau des siennes et Sylvain va chercher un dégrippant dans sa voiture pour pouvoir le remettre correctement et fermer la porte de cette cavité majestueuse.

Sur le parking, nous discutons encore un peu avec Roland et prenons nos casse-croûtes avant de repartir vers la Moselle.

P.S. : A Roland, si un jour tu passes sur cet article, nous te remercions encore pour ce jour mémorable.

Romaric