Montrond le Château – Du 26 au 29 décembre 2020

Que fait un spéléologue dès qu’il est déconfiné ? Il cherche à tout prix à se confiner sous terre, c’est une évidence ! Et dans la précipitation, il en oublie les amarrages…

Il suffira juste que Pierrot émette l’idée pour que deux groupes se créent entre Noël et Nouvel An pour prendre la direction du Doubs.

Pas d’embrassades mais le bonheur de se retrouver entre cavernicoles du SCM et du Graoully. D’un côté : Pierrot, Solène, Max, Morgane et Manon. De l’autre : Sylvain, Marjorie, Laetitia, et moi, Édith.

            Samedi, petite collation au gîte, en terrasse, sous le froid hivernal mais la tête au soleil. Pour un après-midi de reprise en douceur, nous mettons les pieds dans la boue sur le Sentier Karstique du Grand Bois. De retour au refuge trop tôt à notre goût, c’est sur le chemin qui mène au Gouffre des Ordons que nous irons prendre le frais jusqu’au crépuscule. Une délicieuse soupe de pois aux lardons a été préparée par Pierrot et il nous tarde tous d’y gouter. Musique et jeux animeront cette belle soirée.

            Dimanche, pendant que le second s’en va à la baume des crêtes, notre groupe se dirige vers le Gouffre de la Veille-Herbe à l’Hôpital du Gros Bois. En chemin, nous croisons des chasseurs qui nous souhaitent bon courage. Avec un peu d’exagération, ils nous confieront n’avoir pas vu de spéléos dans ce gouffre depuis au moins 15 ans. Sylvain s’engage, juste quelques mètres dans cette belle entrée bien verte, un P27. Les spits manquent, tout comme la trousse pour en planter. Nous reviendrons… pour une autre mission : le plantage de spits !

Nous rentrons bredouille au gîte, nous restaurons, refaisons les kits pour la Grotte des Cavottes, en long, large et travers, hormis galeries sévèrement étroites (sauf pour Marjorie) et voute mouillante (faut pas exagérer pour une reprise, on n’est pas spéléleaux). Et ben, dans toute son ampleur, cette exploration est une belle mise en jambes ! Sylvain se fait plaisir à l’équipement. Quant à moi, un peu de déséquipement, notamment de la main courante. Quel bonheur d’être là à bouger, ramper et passer une superbe journée avec les copains. Que le temps passe vite…pas le temps de se changer, on sort et on file au gîte…avant le couvre-feu ! Oups, on y était si bien que l’heure a tourné trop vite.

            Lundi, des bisous de loin à Max et Morgane qui repartent à leurs obligations.
Le groupe de Pierrot s’en va pour un trou dont même le nom aura été perdu.. d’ailleurs ils ne le trouveront pas…

Notre groupe reste inchangé et direction la Baume des Crêtes. Déservillers ressemble aux Vosges, revêtu d’un manteau blanc. Le plateau où se cache le Gouffre, semble être en Sibérie : 10 cm d’une belle neige blanche, soufflée par un vent glacial. La séance d’habillage sera rapide. Pierrot a équipé par en haut la veille et nous doublerons l’équipement par en bas. Sylvain ira relativement vite pour remettre une corde, le risque étant de nous retrouver congelées, Marjorie et moi. Laetitia a commencé à descendre par la voie installée la veille. Je ne suis pas vraiment à l’aise mais Sylvain est très réconfortant ; « c ‘est normal avec le vide que tu as en dessous ! » Avec ces belles paroles, me voilà presque rassurée et nous descendons ensemble le P40. Marjorie et Laetitia nous suivront rapidement dans cette salle somptueuse avec de grandes concrétions, piles d’assiettes, coulées . C’est parti pour une belle ballade jusqu’au P15. Dans la joie et la bonne humeur, nous retrouvons nos 10 ans à nous trainer entre les blocs, nous hisser dans des boyaux plus ou moins étroits. Nous ferons une pause déjeuner au retour, dans la salle des Dolois où mon imagination me donne le spectacle d’un arbre magique. Je ne cacherai pas que la remontée sollicite des muscles qui s’étaient bien cachés jusque-là ! Petite halte au lac en bas des éboulis, photo de groupe, et il faut remonter. Sniff.

Marjorie et Laetitia ressortent en premières. Cela nous laisse le temps, à Sylvain et moi, de jeter encore un regard dans cette vaste salle avant de monter ce puits qui me tétanise de par sa grande luminosité. Mais, même si je ne suis pas ravie de sortir de ce monde si déconnectant, il faut y aller. Je déséquipe la voie basse et Sylvain, la voie haute. Toujours dans une très belle ambiance, nous regagnons la voiture où les filles sont déjà en train de se réchauffer.

            Mardi, nous rejoindrons chacun/ chacune nos chaumières. Quelle belle idée, merci Pierrot. Quel beau partage, merci Sylvain, Marjorie, les M&M’s, Solène, Laetitia, Manon. Une très belle ressource pour  clôturer cette année mémorable .